Description

En 2014, la gouvernance des entreprises restent toujours un sujet d'actualité. Dans ce blog, nous lançons quelques discussions pour éclairer ce grand sujet. Différents sous-sujets sont abordés comme la corruption, la place des femmes, la rémunération, son rôle dans les OSBL, etc. Nous apportons également des discussions sur le CA plus spécifiquement, notamment sur sa composition, le rôle de celui-ci et de ses membres et la participation dans les comités.

mardi 11 mars 2014

Quand la loi s’en mêle…



Pour viser une parité homme-femme sur les conseils d’administration, il existe différentes mesures qui peuvent être prises, allant de la promotion à la législation. Parmi toutes ces mesures, celle qui semble le plus controversée est sans aucun doute l’adoption par certains pays de quotas obligeant les entreprises à avoir un nombre minimum de femmes sur leur CA. Présentement, 5 pays auraient mis en place ce genre de mesures, soit la Norvège, la France, la Belgique, l’Islande et le Rwanda. Si on prend l’exemple de la France, la loi Copé-Zimmermann, passée au début 2011, fixait un quota à atteindre de 20% en 2014 et de 40% en 2017. À la fin de 2011, on pouvait déjà voir que le nombre de femmes avait atteint le chiffre de 20%, alors qu’il était de 15% à la fin de 2010. En 2013, on estime qu’environ 28% des sièges des CA des entreprises concernées par cette loi étaient occupés par des femmes. Il est important de souligner que des sanctions pouvaient être appliquées aux entreprises ne respectant pas le quota imposé. La plus importante des sanctions est sans doute celle suspendant la rémunération des administrateurs jusqu’à ce que le quota soit respecté.

Que nous soyons d’accord ou non avec l’imposition de tels quotas, on ne peut nier le fait que le nombre de femmes aux CA a effectivement augmenté. Que pensez-vous de ces mesures? Est-ce que l’État devrait intervenir directement en imposant des quotas ou devrait-il simplement établir des objectifs et des mesures d’amélioration? Pour ma part, je ne crois pas que les quotas soient la meilleure solution pour remédier à ce problème de sous-représentation. En effet, même si cela représente un moyen rapide d’augmenter le nombre de femmes dans les CA, cela ne règle pas vraiment les obstacles responsables du problème. Ainsi, je crois qu’il appartient plus aux gestionnaires et actionnaires d’agir pour que les choses changent réellement. Il appartient donc à eux de mettre en place dans leur entreprise des moyens pour favoriser la nomination de femmes dans le CA et pour mettre fin aux préjugés. De plus, bien souvent, le fait d’avoir une femme sur le CA peut finir par provoquer un effet d'entraînement à long terme et faire en sorte d’ouvrir la porte à d’autres femmes. Par contre, cela peut prendre plus de temps.

10 commentaires:

  1. Bonjour Patrick,

    J’ai lu avec beaucoup d’intérêt tes billets sur les femmes au sein des C.A. Je suis conscient des nombreuses qualités que possèdent les femmes en gestion et de l’influence qu’elles peuvent exercer dans les organisations.

    Ceci étant dit, j’ai un certain malaise avec le phénomène des quotas, peu importe le domaine. À mon avis, c’est une mesure restrictive qui est également sous productive. Parce que j’ai tendance à croire que les organisations cherchent à atteindre les normes et pas toujours à les dépasser. C’est vrai que c’est un pas à faire et qu’il s’agit peut-être d’un mal nécessaire. Mais d’autres efforts doivent être faits pour assurer une certaine parité hommes-femmes dans les C.A. Dans un contexte de libre marché, j’ai l’impression que la situation va changer, mais ça peut prendre du temps.

    À mon avis, les raisons principales qui expliquent pourquoi il y a aussi peu de femmes dans les C.A. sont celles-ci :

    1) Il y a sûrement une certaine chasse gardée, où certains hommes refusent de croire que les femmes ont elles aussi de grandes compétences
    2) Aujourd’hui, il y a probablement autant de femmes que d’hommes qui graduent des écoles de gestion au Canada. Était-ce le cas il y a 25-30 ans? Peut-être pas. Ce qu’il faut considérer tout de même, c’est que les membres des C.A. sont souvent âgés de 50 ans et plus. Donc, il y a peut-être moins de « candidates » que de « candidats » pour des postes dans les C.A. À long terme, cette situation devrait se contrebalancer.
    3) Les femmes ont souvent des obligations familiales plus importantes que les hommes.

    À mon avis, au lieu d’imposer des quotas, les gouvernements devraient se concentrer à atteindre les objectifs suivants :

    1) Démontrer l’efficacité et les compétences des femmes sur le C.A. J’ai tendance à croire que les organisations recherchent des profils de compétence plutôt qu’un sexe. Donc, s’il est démontré que les femmes peuvent remplir certains profils mieux que les hommes, les organisations auront intérêt à les recruter. Des campagnes de publicité mettant en vedette des Monique Leroux par exemple seraient aussi pertinentes.
    2) Inciter les femmes à s’inscrire en gestion ou dans des domaines où elles peuvent avoir un rôle décisionnel. Les effets seront toutefois bénéfiques à long terme seulement.
    3) Créer des mesures qui facilitent les conciliations travail-famille.

    Après quoi, j’ose espérer qu’une certaine balance naturelle devrait se créer.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis entièrement d’accord avec tout ce qui a été dit dans le commentaire de Pier-Luc, mais plus particulièrement sur sa deuxième raison évoqué du pourquoi il n’y a pas plus de femmes sur les C.A. Suite à la lecture des billets de Patrick concernant la sous-représentativité des femmes au sein de la gouvernance d’entreprise, la première raison qui m’ait venue à l’esprit, sans faire quelque recherche que ce soit, c’est le passé éducationnel d’il y a à peu près 40 ans. Oui, il est vrai que l’orgueil de l’homme et les obligations familiales de la femme peuvent expliquer le phénomène, mais je crois davantage au passé éducationnel. Comme le mentionne Pier-Luc, les postes de hauts dirigeants sont actuellement et majoritairement occupés par des personnes de 50 à 60 ans qui, il y a 35-40 ans, se dirigeaient vers diverses concentrations scolaires afin d’intégrer le marché du travail. En interrogeant mes parents à ce sujet, ils m’ont confirmé qu’autrefois, les emplois dans le domaine de la santé, de l’éducation et de la bureautique étaient quasiment réservés aux femmes. Les hommes eux, se concentraient surtout sur les emplois manuels (construction) et plus prestigieux (avocat, médecin, notaire, comptable). Je pense que c’est la principale raison pour laquelle il y a actuellement une sous-représentativité des femmes au sein des postes de gouvernance. Par contre, comme notre société a énormément évolué au niveau de l’égalité homme-femme, ce n’est qu’une question de temps avant que les diplôméEs en administration et en gestion des années 80-90 acquièrent assez d’expérience professionnel pour déloger les futurs retraités actuels.

      Supprimer
    2. Pete, j'aime bien la notion de profils de compétences recherchés que vous amenez. En effet, il n'est pas faux de croire que les organisations pourraient rechercher des profils définies de compétences concernant les membres des CA. Par contre, il peut arriver qu’inconsciemment, les organisations attribuent un sexe en particulier à leur profils de compétences, soit celui masculin. Comme vous le spécifier, la démonstration que les femmes peut être aussi compétentes que les hommes pourrait grandement aider la cause des femmes sur les CA. Pour finir, les autres moyens que vous mentionnés pour aider les femmes sont également très pertinents. En effet, la conciliation travail-famille est souvent un point important lorsque l'on parle de carrière pour les femmes. Avec des mesures facilitant cette conciliation, les femmes pourraient plus facilement cheminer à travers les organisations et grimper les échelons.

      Supprimer
    3. Également, je suis tout à fait d'accord avec le point que vous soulevez, Pete et Alexandre, en ce qui concerne l'impact du système éducationnel sur la place des femmes dans les CA et les entreprises. Sans doute que comme vous l'indiquez, avec de plus en plus de gradués de sexe féminin, les femmes arriveront à prendre une place égale aux hommes dans les CA. Par contre, cela peut prendre beaucoup de temps et les quotas représentent une mesure qui permettrait d'arriver au même résultat, mais dans beaucoup moins de temps. Je trouverais cela injuste d'atteindre 15, voir 20 ans, que la situation se règle d'elle-même alors que l'on pourrait arranger les choses plus rapidement. Pensez à toutes les femmes présentement qui ne pourraient pas réaliser leurs objectifs de carrières étant donné que l'on aurait préféré ne rien faire et attendre. Pour finir, les quotas ne sont pas uniquement la pour augmenter le nombre de femmes dans les CA. Ils sont aussi là pour protéger celle des hommes. En effet, ce que l'on vise par les quotas, c'est une mixité des CA. Un jour, la situation pourrait s'inverser et il pourrait y avoir beaucoup plus de femme que d'hommes sur les CA. Avec les quotas, cela ne pourrait arriver, car il y aurait un objectif de mixité et d'égalité.

      Supprimer
  2. Je trouve très intéressant de discuter de la place de la femme au sein des conseils d’administration. Pour ma part, je ne suis pas en accord avec le fait d’adopter des quotas pour atteindre un objectif d’avoir plus de femmes. Je suis pour la parité entre les hommes et les femmes mais je ne crois pas qu’une législation soit nécessaire pour atteindre cet objectif.

    Mon opinion sur le sujet est que le sexe du candidat n’a pas d’importance lors du choix d’un membre du conseil. Que ce soit un homme ou une femme, la personne qui devrait être choisit est simplement celle qui a le plus de compétence et les qualités requises pour occuper le poste.

    Tout comme Pier-Luc, je crois que la situation va se renverser par elle-même dans les prochaines années. En effet, de plus en plus de femmes ont choisi la gestion et l’administration comme carrière, ce qui n’était pas le cas il y’a plusieurs années. Je crois donc qu’il y’aura naturellement plus de femmes au sein des conseils d’administration dans les années futures et cela non pas car il y’aura législation en la matière, mais simplement car celles-ci auront les compétences requises pour occuper ces postes.

    Je trouve intéressant le parallèle soulevé dans le commentaire d’Alexandre. Nous parlons ici du rôle des femmes sur les conseils d’administration, nous pourrions faire la comparaison avec le rôle des hommes dans le domaine de la santé, plus particulièrement en soins infirmier, domaine occupé majoritairement par des femmes. Avez-vous déjà entendu un problème comme quoi il devrait y avoir plus d’homme en soins infirmier, ou encore pire entendu parler d’un problème qui nécessiterais l’adoption d’une loi ? Pour ma part, je n’ai jamais entendu parlé de ceci.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

      Supprimer
    2. Je suis ne pas totalement d'accord avec le parallèle que vous faites en ce qui concerne le domaine de la santé. En effet, occuper une place dans un CA n'est pas un emploi sur lequel on peut postuler directement et avoir une rémunération, contrairement à un emploi dans le domaine infirmier. Pour faire partie d'un CA, il faut que la personne soit élue. Ensuite, le fait de devenir infirmier/infirmière ou non représente selon moi un choix de carrière individuel, alors que la prédominance des hommes dans les CA est le résultats d'autres facteurs qui peuvent aller plus loin que seulement les préjugés, comme la conciliation travail-famille. Refuser un poste d'infirmier à un homme étant donné son sexe n'est selon moi pas la même chose que de refuser d'avoir des femmes sur un CA. Par contre, je suis d’accord avec lui en ce qui concerne le fait qu’il y a encore des préjugés reliés au genre des personnes dans le milieu du travail. Également, nous pourrions être surpris de savoir le nombre d'hommes qui occuperaient des postes directionnels dans le domaine infirmier, alors que l'on pourrait penser qu'il y aurait nécessairement plus de femmes dirigeantes étant donné que ce domaine est associé à la femme.

      Supprimer
  3. Très bon billet Patrick et surtout, bien maîtrisé car il peut être facile de s’attirer les foudres bien malgré soi lorsqu’on discute d’une sujet en terrain aussi glissant que celui de l’équité homme-femme.
    La parité entre les deux sexes sur les conseils d’administration est un sujet très délicat mais cependant bien réel. J’aborde dans le même sens que mes collègues qui mentionnent quelques facteurs qui peuvent être à l’origine de cette «domination» du sexe masculin pour ce qui est de la présence sur les conseils d’administrations. Je pense que Pier-Luc a soulevé trois excellents points qui peuvent avoir contribués à favoriser la présence d’homme sur les conseils d’administration.
    Tout comme Pier-Luc, j’ai un petit blocage concernant les quotas imposés par les gouvernements de certains pays. En fait, cette situation me fait drôlement penser à la situation de l’entraineur-chef du Canadiens de Montréal. Où est-ce que je veux en venir? Au fait que je crois fortement que la sélection d’un individu pour un poste au sein d’une entreprise devrait être fait sans aucun parti-pris ou sans aucun autre objectifs que de sélectionner le meilleur candidat disponible, peu importe son sexe ou sa langue. Je vois cependant le besoin de nuancer mon commentaire, en ce sens où je serais totalement en désaccord qu’un ministre du gouvernement, par exemple, soit unilingue anglophone. Par contre, dans une entreprise privée ou dans un club sportif (dans lequel toutes les discussions sans exception se font de toute façon déjà en anglais) je crois que le critère numéro un devrait être les capacités de l’individu à atteindre les objectifs de l’entreprise.
    Cela me fait d’ailleurs penser à la situation de Couche-Tard qui change de président et chef de la direction. Mr. Bouchard quittera son poste prochainement et laissera la place à un américain unilingue anglophone. Je vous laisse le plaisir d’aller lire un petit article de nouvelle qui discute justement des critiques à l’endroit de Couche-Tard, entreprise Québécois qui sera prochainement dirigée par un américain.
    http://argent.canoe.ca/nouvelles/le-president-de-couche-tard-quitte-son-poste-18032014
    Pour en revenir à la présence des femmes sur les conseils d’administrations, je crois qu’un autre facteur aidera à augmenter la présence de celles-ci sur les C.A et il s’agit du décrochage scolaire. Les gouvernements investissent beaucoup pour diminuer ce fléau, mais il est encore bien présent. Selon les statistique du ministère de l’emploi et du développement social du canada, les hommes sont plus nombreux à quitter les bancs d’école, ce qui aura certainement une influence à court-moyen terme sur le ratio hommes/femmes qui obtiennent des postes de gestion ou sur les conseils d’administration.
    http://www4.hrsdc.gc.ca/.3ndic.1t.4r@-eng.jsp?iid=32

    Pour terminer, je tiens à préciser que je suis tout à fait en faveur pour que certaines mesures soient prises pour augmenter la présence de femmes sur les conseils d’administration et je reconnais qu’elles ont énormément à apporter aux entreprises. Je crois également que les mentalités sont encore aujourd’hui «arriérées» et trop d’entreprise ou de gestionnaire sous-estiment les performances qu’une femme pourrait apporter à leur organisation, uniquement par le fait qu’elle font partie de la gente féminine.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je trouve que les liens que vous faites entre les exemples que vous avez donnés et la situation des quotas sont intéressants. En effet, comme vous le souligné, une personne doit être "engagée" ou "élue" pour ce qu'elle peut apporter à l'entreprise et non en fonction d'un critère correspondant à ce qu'elle est. Il s'agit ici d'un argument important contre la mesure des quotas. Par contre, comme vous le souligné, il y a encore trop de mentalités "arriérées" dans notre société et cela représente un grand frein pour l'épanouissement des femmes dans les CA et les postes de direction. Les quotas représenteraient donc selon moi un des meilleurs moyens pour aider à changer ces mentalités plus rapidement. De plus, comme vous le souligné, le taux de décrochage tend à augmenter auprès des hommes. Si ce taux augmente beaucoup, peut-être cela pourrait-il entraîner dans l'avenir une diminution du nombre d'hommes dans les CA. Cela pourrait aussi entraîner des changements de mentalités qui pourraient être désavantageux pour les hommes dans les entreprises. Comme je l'ai expliqué en commentaire plus haut, les quotas viendraient encourager la mixité et l'égalité des représentations, ce qui permettrait aux hommes et aux femmes d'être représenter de façon équitable.

      Supprimer
  4. Bonjour à tous ici mon nom est Fumo Sadiku vivant dans la ville de Malindi au Kenya. Je veux en dire un peu plus sur un bon homme réconfortant appelé Benjamin Breil Lee travaillant avec le service de financement Le_meridian en tant qu'agent de crédit, M. Benjamin Breil Lee m'a aidé à obtenir un prêt de 37,115,225.00 Shillings sur mon temps à essayer de me remettre sur pied pour développer mes affaires Je sais que certains d'entre vous ici ont des difficultés financières pour parler à M. Benjamin sur ce qui est l'application +1-989-394-3740 Ou envoyer un courriel à son entreprise E- Envoyez également un mail à lfdsloans@lemeridianfds.com avec son e-mail personnel sur lfdsloans@outlook.com. Je suis très content de ce qu'il a fait pour moi et pour son comptable de banque ainsi que le comptable Hernandez Lucas Merci beaucoup pour votre travail bien fait.

    RépondreSupprimer