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En 2014, la gouvernance des entreprises restent toujours un sujet d'actualité. Dans ce blog, nous lançons quelques discussions pour éclairer ce grand sujet. Différents sous-sujets sont abordés comme la corruption, la place des femmes, la rémunération, son rôle dans les OSBL, etc. Nous apportons également des discussions sur le CA plus spécifiquement, notamment sur sa composition, le rôle de celui-ci et de ses membres et la participation dans les comités.

mardi 11 mars 2014

Où sont les femmes sur les CA?

Après avoir abordé le sujet de la sous-représentation de la femme aux postes décisionnels des entreprises, voici une série de billets concernant la place de la femme sur les conseils d’administration. La représentation des femmes sur les CA est sans doute un des sujets touchant les femmes du monde des affaires qui a fait le plus parler de lui au cours des dernières années et qui continue à être d’actualité. À la fin de l’année 2013, un article de La Presse traitait de la nomination d’une femme au conseil d’administration de Twitter. On pouvait lire que l’entreprise avait reçu des reproches concernant la composition de son CA, à l’approche de son introduction en bourse en novembre dernier. En effet, on ne pouvait pas vraiment qualifier le CA de Twitter comme étant diversifié étant donné qu’il n’était composé que de sept hommes blancs. L’ajout d’une femme au CA de l’entreprise, à la suite de ces reproches, soulève selon moi quelques interrogations sur les motivations réelles de ce changement pour l’entreprise et sur les préjugés touchant les femmes qui sont encore tenaces dans notre société.  


L’exemple de Twitter représente bien la problématique actuelle concernant la sous-représentation des femmes sur les CA des entreprises. En termes de chiffres, les femmes représenteraient la moitié de la population active du Canada. Par contre, en 2012, au niveau des 500 entreprises les plus importantes du Canada selon le Financial Post 500 (FP500), il n’y aurait que 14,5% des places aux conseils d’administration qui seraient occupées par des femmes. Également, en ne tenant pas compte des sociétés d’État, cette statistique passerait de 14,5% à 10%. Pour finir, aucune femme ne siègerait aux conseils d’administration d’environ 40% de ces 500 entreprises. Pour ce qui est des sociétés cotées en bourse, cette proportion serait de 50%. En France, pour la même année, on comptait 24% de femmes dans des conseils d’administration de grandes entreprises. Par contre, il est important de souligner que la France a imposé en 2011 des quotas concernant le nombre minimum de femmes sur les CA, ce qui est différent du Canada. Un reportage passé à Radio-Canada résume bien cet enjeu au Québec.



Dans un précédent billet sur ce blog, une collègue mentionnait que le nombre de personnes dans une CA  est d’environ 5 à 11. Considérant le nombre de places possible qu’il y a dans un CA, je trouve absurde le fait qu’il y ait près de 40% à 50% des entreprises qui ne posséderaient aucune femme sur leur CA. Je trouve ces proportions énormes, car selon moi, il devrait y avoir des femmes dans les tous les conseils d’administration des entreprises. Cependant, lorsque je dis « des femmes », il est important de souligner que je veux dire plus qu’une par CA. En effet, ce n’est pas en plaçant seulement une femme dans un CA possédant environ neuf sièges que l’on pourra se vanter de respecter des principes d’égalité homme-femme. Si vous me permettez l’expression, la présence de seulement une femme dans un CA représente pour moi plus de la « poudre aux yeux » que le réel résultat d’un changement. Implicitement, cela sonne plus comme la réponse rapide à l’environnement externe, lorsque ce dernier devient mécontent à ce sujet. Même si la nomination d’une femme dans un CA représente une énorme amélioration, il ne faut pas que les entreprises s’arrêtent là. Je suis d’avis qu’il faut viser environ la parité entre les hommes et les femmes sur les conseils d’administration. Il est temps de reconnaître que les femmes sont aussi compétentes que les hommes en matière de gestion.

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