Description

En 2014, la gouvernance des entreprises restent toujours un sujet d'actualité. Dans ce blog, nous lançons quelques discussions pour éclairer ce grand sujet. Différents sous-sujets sont abordés comme la corruption, la place des femmes, la rémunération, son rôle dans les OSBL, etc. Nous apportons également des discussions sur le CA plus spécifiquement, notamment sur sa composition, le rôle de celui-ci et de ses membres et la participation dans les comités.

jeudi 13 février 2014

Comment remédier à la minorité de femmes parmi les postes de direction?

Dans un précédent  billet, il était question de la sous-représentation de la femme dans les postes de gestion des entreprises. En regard des avantages que confère une meilleure mixité aux postes décisionnels, les entreprises auraient beaucoup à gagner en augmentant le nombre de femmes dirigeantes. Par contre, une question importante demeure et la voici : À qui devrait appartenir la responsabilité de faire augmenter ce nombre de femmes et quelles mesures devraient être appliquées?

Selon moi, en 2014, il appartient aux entreprises et non plus au gouvernement d’intervenir pour essayer d’atteindre la parité homme-femme dans les postes de gestion. En effet, le gouvernement est déjà intervenu à l’aide de lois pour venir réduire beaucoup d’écarts dont étaient injustement victimes les femmes dans le monde du travail. Maintenant, je trouve qu’il est de la responsabilité des gestionnaires déjà en place dans les entreprises d’intervenir à ce niveau. En fait, ils sont les mieux placés pour mettre en place des mesures qui viendraient favoriser et aider les femmes à atteindre des postes de gestion. Les entreprises sont directement dans le cœur du problème et cela facilite leur compréhension des divers obstacles qui freinent l’avancement de la carrière des femmes. Selon moi, la caricature présentée ici montre bien le fait que les changements doivent provenir de l'organisation s'il l'on veut que les enjeux réels de ces changements soient bien compris. Par contre, je suis d'accord avec les auteures de la recherche "Où sont les femmes dans la direction des organisations"[1] lorsqu'elles affirment que les programmes d’accès à l’égalité en emploi déjà instaurés dans des entreprises ne sont pas suffisants pour atteindre rapidement une parité homme-femme. Sans être des solutions parfaites à ce problème, voici quelques mesures qui pourraient être appliquées dans les organisations :

  • Réévaluer la charge de travail des postes de direction et les exigences pour postuler à ces derniers pour augmenter les conditions de travail et permettre une meilleure conciliation travail-famille.
  • Augmenter la transparence et le caractère équitable du processus de gestion des ressources humaines.
  • Influencer la culture organisationnelle pour faire de l’équité en emploi une valeur importante pour l’organisation. Il serait donc important que l’entreprise montre qu’elle a un engagement clair et constant en l’équité homme-femme en emploi pour que cette dernière soit atteinte et respectée.
  • Former tout le personnel de l’entreprise sur l’équité en emploi et responsabiliser les « gestionnaires quant à l’atteinte des objectifs d’équité » [2]
  • Viser la création de réseaux de soutien. Des programmes de tutorat, de coaching et de mise en réseau [3], qui seraient accessibles autant aux hommes qu’aux femmes, pourraient être officialisés dans les entreprises. Ces programmes viendraient aider les candidats dans la gestion de leur carrière.

Pour conclure, il existe différentes mesures que les gestionnaires des entreprises peuvent mettre en application pour favoriser un nombre plus important de femmes aux postes de haute direction. Les entreprises possèdent le pouvoir d’agir  et de changer les choses. Selon moi, il est de leur devoir d’intervenir maintenant. Dans une société prônant l’égalité homme-femme, il n’y a aucune raison justifiant le fait que les postes décisionnels ne se conjuguent qu’au masculin. Il est certain que presque toutes les mesures inscrites précédemment comportent des déboursés supplémentaires et des changements importants pour l’entreprise. On ne peut changer les mentalités et la culture d’une entreprise sans avoir recours à des mesures importantes. Par contre, les gestionnaires doivent voir cela comme un investissement important qui peut rapporter gros à long terme, car de nombreux avantages peuvent résulter d’une parité homme-femme à la tête des organisations.


[1] Hélène Lee-Gosselin et Hawo Ann, "Où sont les femmes dans la direction des organisations?" Chaire Claire-Bonenfant Femmes, Savoirs et Sociétés, Université Laval, [En ligne]. http://www.fss.ulaval.ca/cms_recherche/upload/claire_bon/fichiers/f_doc_synthese_femmes.pdf  (Page consultée le 11 février 2014)
[2] Ibid.
[3] (Janvier 2010), "Plus de femmes aux postes à responsabilité, Une clé de la croissance et de la stabilité économétrique, Commission Européenne", Direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’égalité des chances, [En ligne] europa.eu/social/BlobServlet?docId=4746&langId=fr (Page consultée le 11 février 2014)

Quatre raisons pour qu'il y ait plus de femmes aux postes décisionnels

De nombreux avantages pour les entreprises, autant au niveau financier que non-financier, seraient reliés à la présence de femme à des postes décisionnels. Voici un résumé des principaux avantages répertoriés :

  • Le principal avantage pour les entreprises concerne certainement leur rentabilité. En effet, plusieurs études ont montré que les entreprises présentant un comité de direction mixte présentaient une rentabilité supérieure. Les entreprises où il y aurait plus de femmes aux postes décisionnels auraient donc une meilleure performance financière. Ces résultats viennent renforcer la capacité des femmes « à accroître la rentabilité économique et financière » [1] des entreprises.

  • Un institut de recherche a aussi démontré que les entreprises où il y avait plus de femmes à la haute direction auraient tendance à être plus responsables au niveau social et environnemental. Comme le souligne une chronique concernant les femmes dirigeantes [2], ce type d’entreprises feraient plus de contribution à des œuvres de bienfaisance que les entreprises où il y aurait moins de femmes dirigeantes.

  • Une mixité des comités de haute direction favorise de meilleures prises de décisions, car il y aurait une diversité des opinions et des points de vue. En effet, selon une revue littéraire concernant les contributions de la femme à la performance [3], un plus grand nombre de femmes au poste de direction des entreprises favoriserait une plus grande diversité au sein des entreprises et cette diversité augmenterait la créativité et l’innovation. Ces deux concepts sont très importants lorsqu’il est question de création d’avantages concurrentiels.

  • Les femmes auraient un style de gestion qui serait moins risqué que les hommes, car elles prendraient beaucoup moins de risques incalculables. Les bénéfices de l’entreprise seraient donc plus stables dans le temps. Également, elles porteraient plus attention à la collaboration et à la motivation et elles s’adapteraient plus facilement aux changements [4]. 

Comme on peut le constater, je trouve fortement que les entreprises auraient beaucoup à gagner à inclure un plus grand nombre de femmes aux postes de haute direction. Avec leur style de gestion différent et la diversité qu’apportent leurs opinions, les femmes dirigeantes pourraient représenter un avantage important dans la concurrence que se livrent les entreprises. 


[1] (22 janvier 2012), Les femmes améliorent les performances des entreprises, Atlantico, Un vent nouveau sur l'info, [En ligne]. http://www.atlantico.fr/decryptage/entrepreneur-performances-entreprises-femmes-osiez-aude-thuin-269860.html (Page consultée le 10 février 2014)
[2] Lysiane J. Baudu (8 aout 2013), "Les entreprises qui mettent des femmes à des postes de direction sont deux fois gagnantes. Et la société, dans son ensemble, aussi." TV5 Monde, [En ligne]. http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Terriennes/Chroniques/A-la-rencontre-de-battantes-La-chronique-de-Lysiane-J.-Baudu/p-26443-Les-entreprises-qui-mettent-des-femmes-a-des-postes-de-direction-sont-deux-fois-gagnantes.-Et-la-societe-dans-son-ensemble-aussi.htm (Page consultée le 10 février 2014)
[3] "La contribution des femmes à la performance", Université Paris I, [En ligne]. http://cergor.univ-paris1.fr/docsatelecharger/docdares%20landrieux.pdf,(Page consultée le 10 février 2014)
[4] "Les femmes dirigent-elles autrement que les hommes?", Weka, l'observatoire romand du management pour dirigeants innovants, [En ligne],  http://www.portail-management.ch/praxistipp_view.cfm?nr=4294 (Page consultée le 10 février 2014)

Portrait des femmes dirigeantes

Un autre sujet incontournable en gouvernance d’entreprises est celui de la place de la femme parmi les postes de haute direction. Pour beaucoup de personnes, les inégalités entre les hommes et les femmes tendent à s’amenuiser grâce aux mesures d’égalité des salaires. Par contre, l’égalité homme-femme dans le monde du travail va beaucoup plus loin qu’une simple question d’argent. En effet, cette égalité englobe d’autres sujets aussi importants les uns que les autres comme celui de la place de la femme aux postes décisionnels des entreprises. En effet, selon un rapport [1] présenté à l’Assemblée parlementaire de la francophonie, dans la section du Québec, « les objectifs d’égalité entre les sexes en matière de représentation des femmes dans les postes décisionnels demeurent extrêmement difficiles à atteindre ».

Source : Note 1
Encore en 2014, les femmes sont encore considérées comme étant sous-représentées lorsqu’il est question des postes de haute direction. Plus précisément, selon des statistiques de l’organisme Catalyst présentées dans un rapport de 2012  de la Chaire Claire-Bonenfant, Femmes, Savoirs et Sociétés, de l’Université Laval [2], le pourcentage de femme possédant un poste décisionnel était de 13,5% au Canada et de 16,8% au Québec en 2009. Lorsqu’il est question de la fonction publique du Québec, les chiffres sont un peu plus intéressants avec une proportion de 30% des postes de haute direction qui seraient occupés par des femmes. En tant que citoyen d’une société prônant l’égalité des sexes, je trouve qu’il est encore inconcevable que les femmes ne soient pas plus présentes à la tête de nos organisations, que ce soit au niveau public ou privé. Avec une représentation de seulement 16,8% pour les femmes au Québec, la parité des sexes en matières de postes de direction est loin d’être possible dans un futur rapproché. Que pensez-vous de ces statistiques? Étiez-vous conscient de cette réalité avant de lire ce billet? 


[1] Lise Thériault, "La représentation des femmes dans les postes décisionnels; dans la haute direction des sociétés d’État et de la fonction publique, et dans les entreprises privées", Assemblé parlementaire de la francophonie, Section Québec, [En ligne]. http://apf.francophonie.org/IMG/pdf/2013_07_session_femmes_postesdecision.pdf (Page consultée le 10 février 2014)
[2] Hélène Lee-Gosselin et Hawo Ann, "Où sont les femmes dans la direction des organisations?" Chaire Claire-Bonenfant Femmes, Savoirs et Sociétés, Université Laval, [En ligne]. http://www.fss.ulaval.ca/cms_recherche/upload/claire_bon/fichiers/f_doc_synthese_femmes.pdf  (Page consultée le 10 février 2014)

mercredi 12 février 2014

Mesures et lois contre la corruption

La bonne gouvernance se définit comme étant « l’ensemble des bonnes mesures mises en œuvre pour assurer et optimiser la gestion des affaires publiques (sur le plan économique, politique et social et administratif »[7]. Elle se caractérise par la primauté du droit, la participation, la transparence, l’imputabilité, la productivité et la durabilité. Ainsi, afin d’assurer ceci, plusieurs mesures ont été mises en place afin de limiter les risques de corruption et de fraude.

Plusieurs spécialistes proposent des solutions pour supprimer la corruption. En effet, certains spécialistes suggèrent des mesures qui sont plus simples que d’autres à mettre en place telle le financement public des partis politiques qui pourrait diminuer les risques de corruption des élus. Dans le même ordre d’idée, « le porte-parole de Québec ouvert et cofondateur de Montréal ouvert, Jonathan Brun, prône quant à lui que tous les chèques, les factures et les documents produits par les partis politiques soient rendus publics ».[8] Par contre, ces mesures ne sont pas suffisantes pour éliminer toutes les possibilités de fraude et de corruption. C’est pourquoi des lois ont été mises en place afin de sanctionner et de limiter tous actes d'altération.

Au Canada, la Loi sur la corruption d’agents publics étrangers (LCAPE), basée sur la Convention sur la lutte contre la corruption d’agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), est une tentative visant à garantir des transactions commerciales équitables, l’intégrité et l’imputabilité du gouvernement, ainsi que la distribution efficace et équitable des ressources économiques limitées. La LCAPE met l’accent sur les mesures anti-corruption qui interdisent la promesse, le paiement ou le don d’argent ou de tout objet de valeur à un agent public étranger afin de décrocher des contrats ou d’obtenir un avantage indu. Pour plus d’information sur cette loi, consulter le http://www.pwc.com/ca/fr/risk/forensic-services/corruption-foreign-public-officials-act.jhtml

Aussi, les agents canadiens ont intensifié les poursuites contre les contrevenants aux mesures anti-corruption. En effet, le Canada appuie fermement la lutte internationale contre la corruption parce que celle-ci est à la fois un obstacle à la bonne gouvernance, un problème de criminalité et une entrave au développement économique, social et politique. Selon les spécialistes, les différentes réglementations constituent un nouveau cadre d’action et de coopération internationale. En octobre 2007, le Canada a accepté le premier traité mondial de lutte contre la corruption, soit la Convention des Nations Unies contre la corruption. Au cours de cette même période, ce pays a approuvé la Convention sur la lutte contre la corruption d'agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales et la Convention interaméricaine contre la corruption. Ces dernières comportent un ensemble de normes, de mesures et de règles visant à lutter contre la corruption. De plus, elles prévoient l’adoption de mesures préventives et la criminalisation des formes de corruption les plus répandues dans le secteur public et le secteur privé. Pour plus d’information sur celle-ci consulter le document suivant qui comporte un ensemble de solutions à mettre en place : http://www.un.org/fr/events/anticorruptionday/pdf/call2action_FR.pdf

Toujours pour lutter contre la corruption, une unité spéciale a été mise en place, soit l’unité permanente anticorruption Québec qui a pour objectif de prévenir, de vérifier, d’enquêter et de signaler les infractions associées à la corruption, la collusion et la fraude. Elle vise principalement l’attribution et la réalisation des contrats publics. Pour plus d’information sur cette unité, consulter le site : https://www.upac.gouv.qc.ca/.

 [7] Programme des Nations Unies pour le Développement, Corruption et gouvernance démocratique, [En ligne], consulté le 3 février 2014, http://www.pnud.bf/DOCS/01%20-%20RNDHD-PDF/06%20-%20CHAPITRE%204.pdf

[8] Radio-Canada, La corruption est-elle plus forte que la démocratie?, [En ligne], consulté le 5 février 2014, http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2013/11/01/004-corruption-plus-forte-democratie-emission-apres-tout-vendredi.shtml

La corruption: description, causes et impacts

Toujours sous le thème de la gouvernance, j’aimerais traiter plus précisément de la corruption. Ce sujet d’actualité a de grandes répercussions sur notre société depuis plusieurs années et je juge que nous méritons d’y accorder un peu d’attention.

Tout d’abord, la corruption se définit comme étant de l’abus fait par une personne pour son profit personnel et elle implique à la fois ceux qui en prennent l’initiative et ceux qui se laissent corrompre.[1] Plus précisément, elle se traduit par le détournement d’un processus ou d’une interaction avec un ou des individus afin d’obtenir des avantages. De plus, la corruption peut avoir plusieurs formes tels le vol, le gaspillage, l’évasion fiscale, etc. Malheureusement, ce type de détournement fait partie de nos pratiques de gouvernance depuis plusieurs années. Effectivement, c’est en 1885 que l’on a vu la première enquête publique sur la corruption de l’histoire du Québec avec la commission ayant pour sujet l’entreprise Desjardins. Depuis, le nombre de commissions ne cesse d’augmenter et cette pratique est de plus en plus répandue.[2] Pour ne nommer que quelques exemples de corruption, je pourrais traiter des Jeux olympiques de Sochi. Il semblerait que ces jeux sont victimes de corruption puisqu’une étude démontre que la Russie a payé deux fois plus que nécessaire pour la construction d’au moins 10 des bâtiments olympiques[3]. En effet, les vérificateurs ont cerné qu’il y avait eu des dépassements de coûts jugés déraisonnable. De plus, un bon exemple de corruption serait tout ce qui a trait à l’industrie de la construction avec la commission Charbonneau, créée en novembre 2011, qui ne cesse de recenser de nouveaux cas.

Plusieurs éléments sont en mesure de justifier ce nombre grandissant de fraude et de corruption. Dans un article publié par The World Bank en 1998, les auteurs ont énuméré certaines causes. Tout d’abord, ils mentionnent que les individus sont fortement motivés à augmenter leur revenu. De plus, ceux-ci indiquent que les possibilités de participer à la corruption sont nombreuses puisque le pouvoir discrétionnaire de nombreux gestionnaires est large. En terminant, les auteurs énoncent que la responsabilité est généralement faible puisqu’en effet, la compétition politique et les libertés civiles sont souvent limitées. Par contre, je pourrais ajouter d’autres éléments qui expliquent les cas de fraudes tels le manque de surveillance, le non-respect du lien d’indépendance, etc.

Dans le même ordre d’idée, la corruption à plusieurs impacts sur la société. Une étude récemment faite a démontré que la corruption coûte 120 milliards d’euros à l’Union européenne chaque année.[4] De plus, il semblerait que ce sont les plus pauvres qui sont victimes de celle-ci puisque les ressources sont détournées de là où elles devraient être attribuées.[5] La corruption est donc une des grandes causes des mauvais résultats économiques puisqu’il s’agit d’un obstacle de taille au développement et à l’atténuation de la pauvreté. Pour compléter, un article publié par The World Bank indique que « La corruption nuit à l'efficacité économique et à l'équité sociale, car elle détourne les ressources des objectifs de développement économique et social, et prive les citoyens de services, en particulier les pauvres, qui ne peuvent pas payer les pots de vin obligatoires. »[6] Cette citation nous amène à penser qu’il résulte de la corruption non seulement une perte monétaire, mais il en résulte aussi une perte d’efficacité et une perte de la confiance des citoyens dans le gouvernement.  
En conclusion, cette tendance à la corruption amène les comptables à modifier leurs pratiques. Par le passé, plusieurs vérificateurs ont été accusés de ne pas avoir détecté les fraudes à temps et ont été tenus responsables de celles-ci. Ainsi, suite à ces évènements, plusieurs professionnels sont beaucoup plus alertes et prennent davantage de mesures afin d’éviter les risques de fraudes et de corruption. De plus, en raison des nouvelles réglementations, ils ont dû adapter leur méthode de fonctionnement. Certains spécialistes disent que la corruption prend des proportions telles qu’elle risque de freiner la croissance économique et de contrarier les efforts accomplis en vue d’instaurer une bonne gouvernance. Heureusement, depuis quelques années, plusieurs efforts sont déployés à l’échelle internationale pour combattre la corruption, encourager la transparence et accroître la responsabilité.

Personnellement, je suis d’avis que la corruption a un gros impact sur la société. Effectivement, il est plutôt frustrant de voir que certaines personnes au pouvoir abusent de leur poste et de la confiance que leur accordent les citoyens par exemple. Je pense aussi que les sanctions attribuées aux individus qui optent pour la fraude ou la corruption ne sont pas assez radicales puisque malgré les sanctions mises en place, il y a toujours de nouveaux cas qui sont découverts. Ainsi, qu’elles sont selon vous les mesures à mettre en place? Qu’elle devrait être les principales conséquences?

Un vidéo offert par le Collège des administrateurs de sociétés nous présente différents aspects liés à la corruption et offre donc un supplément d’informations: http://www.youtube.com/watch?v=Nsl-igB4D-E

[1] Banque mondiale, Recommandations visant à renforcer le programme anti-corruption, [En ligne], Consulté le 3 février 2014, http://www1.worldbank.org/publicsector/anticorrupt/MaliwebAnti.pdf
[2] André Bourque, Donnons le temps au temps, Le Devoir, [En ligne], consulté le 5 février 2014, http://www.ledevoir.com/politique/quebec/399147/donnons-le-temps-au-temps
[3] Nataliya Vasilyeva, Sotchi : corruption et conflits d’intérêts dans la construction, La presse, [En ligne], consulté le 5 février 2014, http://www.lapresse.ca/sports/sotchi-2014/201401/27/01-4732914-sotchi-corruption-et-conflits-dinterets-dans-la-construction.php
[4] Agence France-Presse, UE : la corruption coûte près de 120 milliards par an, La presse, [En ligne], consulté le 5 février 2014, http://affaires.lapresse.ca/economie/international/201402/03/01-4735051-ue-la-corruption-coute-pres-de-120-milliards-par-an.php
[5] Nations Unies, Convention des nations unies contre la corruption, [En ligne], consulté le 3 février 2014, http://www.unodc.org/documents/treaties/UNCAC/Publications/Convention/08-50027_F.pdf
[6] Banque mondiale, Recommandations visant à renforcer le programme anti-corruption, [En ligne], consulté le 3 février 2014, http://www1.worldbank.org/publicsector/anticorrupt/MaliwebAnti.pdf

Comment rémunérer un PDG

Une étude de 2004 de Watson Wyatt [1] révèle que les sociétés dont le PDG a vu sa rémunération totale augmenter au-delà de la médiane ont pu offrir un rendement supérieur à leurs actionnaires, soit 19,4%, ce qui est deux fois plus que ceux qui ont eu une augmentation inférieure à la médiane. Donc, comment doit-on rémunérer un gestionnaire qui peut nous procurer le meilleur rendement possible, et ce, à long terme?



Présentement, la majorité des organisations utilisent les régimes d’attribution d’actions et d’options d’achats pour arriver à aligner les intérêts des dirigeants et des actionnaires. Le problème avec ce genre de rémunération c’est qu’elle est souvent à court terme et uniquement financière. Personnellement, je crois que les indicateurs de performance pour la haute direction devraient être tous liés à la performance à long terme de l’entreprise. Offrir une rémunération basée sur l’attribution d’achat d’actions et d’option d’achats n’est pas une mauvaise chose en soit. Par contre, les dirigeants ne devraient être en mesure de vendre ou d’exercer leurs actions et options uniquement après un délai de plusieurs années. De plus, des indicateurs non-monétaires devraient faire partie des éléments qui permettent de vendre et d’exercer ceux-ci.
Dans le même ordre d’idée, une méthode qui semble prendre de plus en plus de place et qui va dans cette direction, selon une étude de l’UQAM, est le plan basé sur la performance à long terme[2]. Ce genre de plan permet aux dirigeants d’obtenir des unités selon la performance sur une période donnée, souvent de 3 à 5 ans. Par la suite, les unités peuvent diminuer ou augmenter selon la performance de l’entreprise au cours de cette même période. Au final, le boni sera en fonction du nombre d’unités acquises.
Pour compléter, l’institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques a publié sept recommandations pour mieux encadrer la rémunération des dirigeants[3] :
Recommandation 1 :
Diminuer la portion variable de la rémunération des dirigeants en limitant principalement les octrois d’options et d’actions restreintes.
Recommandation 2 :
Réduire la fréquence des enquêtes de rémunération et la prise en compte de leurs résultats dans la détermination de la rémunération des dirigeants au bénéfice d’autres formes d’équité et de considérations éthiques, bien supérieures aux exigences légales ou à celles des organismes de réglementation.
Recommandation 3 :
Revoir le processus de sélection des dirigeants, entre autres en privilégiant les promotions internes et en établissant des plans de relève et de succession.
Recommandation 4 :
Accorder plus de soin au processus de gestion des conseils d’administration.
Recommandation 5 :
Revenir à «l’essence» des régimes de retraite traditionnels des dirigeants, basés sur les salaires seulement, et ne plus accorder dans le calcul des conditions de retraite des privilèges auxquels leurs employés n’ont pas accès et qui sont douteux sur le plan éthique.
Recommandation 6 :
Limiter l’importance relative de l’amélioration de la performance boursière comme finalité ou comme but des organisations.
Recommandation 7 :
Interroger et changer les prémisses de l’enseignement et de la recherche en gestion, notamment celles alignées sur la théorie de la délégation.
Pour ma part, je crois surtout qu’il sera difficile de mettre en place ce type de recommandations pour les entreprises publiques, où la rémunération des dirigeants doit toujours être plus importante que l’entreprise concurrente. Est-ce que vous croyez que ces recommandations vont assez loin? Est-ce que les C.A. devraient tous adopter une méthode unique pour éviter la surenchère?






[3] http://www.igopp.org/IMG/pdf/rem._des_dir._StOnge-Magnan_a08.pdf

Combien vaut un bon gestionnaire?

Comme il a été discuté dans les dernières billets, un des rôles du conseil d’administration est de nommer les hauts dirigeants et de fixer leur rémunération. Mais combien vaut un gestionnaires?



Une récente étude du centre canadien de politiques alternatives[1] nous informe que la première journée officielle de travail, soit le 2 janvier, à 13h11, la majorité des 100 PDG les mieux rémunérés au Canada ont déjà encaissé le salaire moyen des travailleurs canadiens, soit 46 634$ en 2012. Pour cette même année, la palme revient à E. hunter Harisson, le PDG du Canadian Pacifique avec une rémunération globale de 49 151 065$. La moyenne de la rémunération globale de cette organisation s’établit à 7 960 300$, soit 171 fois le salaire moyen. Entre 1998 et 2012, leur pourcentage de gain après ajustement pour l’inflation a augmenté de 73% contre 6% pour ce qui est du salaire hebdomadaire moyen.
Est-ce justifié de donner une telle rémunération à un gestionnaire?


Il faut d’abord comprendre que la rémunération globale comprend plusieurs éléments. En effet, le montant de 7 960 300$ moyen est réparti de la façon suivante : 1 million est en salaire de base, 3,02 millions est en primes et avantages indirects comme le fonds de pension, finalement environ 4 millions est en attribution d’actions et d’options d’achats d’actions. On a donc 5,66 millions, soit 71% de la rémunération globale, qui est directement liée à la performance de l’entreprise. Ce 71% peut donc être effacé en tout temps si l’entreprise n’obtient pas les rendements souhaités.
Pour ma part, je crois que cette façon de faire a du bon et du mauvais. Tout d’abord, en lien directement avec la rémunération au rendement, les actionnaires adoptent une façon de faire pour s’assurer que les intérêts des gestionnaires soient en liens avec les leurs. Par contre, trop souvent les gestionnaires trouvent les moyens de contourner cette protection dans le but de maximiser leurs intérêts. On a été en mesure de le voir dans les scandales boursiers d’Enron, où les dirigeants ont volontairement manipulé les états financiers dans le but d’augmenter leur rémunération[2]. Une étude sur l’horizon des décisions des PDG nous informe que la moyenne des mandats de ces derniers est de 4 ans[3]. Avec un tel horizon, il est très surprenant que ceux-ci prennent des décisions qui favoriseront la création de valeur à long terme.


Avant de limiter la rémunération des PDG, je crois qu’il serait mieux de faire en sorte que la rémunération soit en ligne le plus possible avec la création de richesse à long terme. Est-ce que le PDG du Canadian Pacifique mérite sa rémunération? http://www.cpr.ca/fr/news-and-media/news/Pages/cp-announces-record-fourth-quarter-2013-results.aspx





mardi 11 février 2014

Rôle du conseil d'administration


Le conseil d’administration est un élément crucial de la gouvernance d’une entreprise et il joue plusieurs rôles à l’intérieur de celle-ci. Il est en effet présent d’abord et avant tout pour répondre aux problèmes d’agence entre les actionnaires et le dirigeant. La théorie de l’agence, qui explique que dans une situation où le dirigeant est présent dans l’entreprise, il dispose de plus d’informations que les actionnaires et pourrait se servir de ces informations à des fins personnelles au détriment de la pérennité de l’entreprise. Or, le CA étant présent, il s’assure de faire le pont entre les objectifs des actionnaires et la performance du dirigeant et de l’entreprise.


Le Collège des Administrateurs de Sociétés a écrit un papier qui s’intitule « Le conseil d’administration : Rôles et responsabilités » [1]. Dans ce papier, on énonce huit principaux rôles que doit accomplir le conseil d’administration. Je trouve que ce papier est très pertinent, car il est simple à lire et les rôles énoncés reflètent bien la réalité. En effet, plusieurs de ces rôles reflètent bien la théorie de l’agence expliquée plus haut. D’un côté, comme il est indiqué dans ce papier, le CA doit élire les hauts dirigeants et le président de l’entreprise, en plus de déterminer leurs rémunérations et les critères d’évaluation de leur performance. Ils doivent s’assurer que l’entreprise est bien gérée et qu’elle est intègre financièrement. D’un autre côté, ils doivent faire un rapport aux actionnaires sur la performance de l’entreprise. On peut donc bien voir la relation d’intermédiaire entre les deux parties.


En plus de ces rôles, le CA doit constituer des conseils, i.e. un comité d’audit, qui permettront de faire le suivi de la performance de l’entreprise. Le CA doit également jouer un rôle stratégique et approuver les plans d’affaires et les budgets. Cela rejoint ce que j’ai mentionné dans mon billet précédent sur la constitution des entreprises. Les membres du CA doivent avoir des formations qui sont en lien avec l’orientation stratégique de l’entreprise pour accompagner l’entreprise dans ses objectifs stratégiques. La vidéo de M. Yan Cimon présente le rôle stratégique de la gouvernance et du conseil d’administration. On peut aussi se demander s’il existe d’autres rôles que le CA joue dans les entreprises?



Finalement, je joins également la vidéo de M. Mario Cayer sur le comportement des administrateurs à l'intérieur d’un conseil d’administration, car je le trouve très pertinent et utile pour ceux qui siègent présentement sur un conseil d’administration.






Composition du conseil d'administration


Un aspect de la gouvernance qui fait l’objet de nombreuses recherches est la composition du Conseil d’Administration (CA). Comme nous le savons, le CA est tenu de plus en plus responsable des performances dans les entreprises et joue plusieurs rôles clés dans celles-ci. Il n’existe toutefois pas de lois ou de règlements qui donnent des barèmes ou des procédures à suivre pour déterminer sa composition. Celle-ci varie donc selon plusieurs facteurs, tels que le nombre d’administrateurs, leurs formations, leurs expériences à ce poste d’administrateur, leurs rémunérations et leur sexe. Sur l’image ci-après, tirée du site Internet du Centre de Gouvernance d’entreprise du Canada [1], appuyé par le cabinet comptable Deloitte, on retrouve la moyenne de chacun de ces facteurs au niveau des entreprises, tel qu’indiqué par  The Conference Board of Canada. Toujours sur le même site, on peut également retrouver plusieurs informations complémentaires pertinentes sur plusieurs aspects de la gouvernance.


Le nombre de membres est souvent le premier questionnement et non sans raison. Corporation Canada [2] indique cependant que le minimum est d’une personne et que le nombre de personnes qui sera effectivement choisi devra être spécifié dans les statuts de la société. Il est évident toutefois que ce nombre varie selon la grosseur de l’entreprise. La fourchette normale est environ de 5 à 11 personnes, tout en ne considérant que les nombres impairs, pour qu’il n’y ait pas d’égalité lors de la prise de décision. Ainsi, on pourrait se demander s’il y a un nombre de personnes idéal pour composer un conseil d’administration.


Un deuxième aspect à considérer concerne la formation des membres du CA. Selon le Centre de Gouvernance d’entreprise du Canada [1], il serait important de faire un examen périodique de l’effectif de celui-ci pour s’assurer que les personnes qui s’y trouvent ont l’expérience et les compétences nécessaires pour assumer leurs responsabilités. De plus, dans l’article d’O’Callghan and al. (1999) [3], les auteurs indiquent que les membres des CA prennent de plus en plus d’efficience et de connaissances face à leurs responsabilités après 2 ou 3 ans, d’où le nombre moyen d’années de 7 ans obtenu par The Conference Board of Canada. Je suis d’accord avec les différents auteurs que les membres du CA doivent y sièger plus de trois ans pour bien prendre connaissance de l’entreprise. Je crois également qu’après sept ans, ils peuvent perdre de l’indépendance et les circonstances peuvent être favorables à la corruption.


Le sujet de la rémunération, de la corruption et de la place des femmes au sein de la gouvernance seront abordés plus en détails dans de prochains billets.


[1] Le Centre de gouvernance d’entreprise du Canada, Les conseils d’administration ont besoin des bonnes personnes pour accomplir le travail, [En ligne], Consulté le 09 février 2014 http://www.corpgov.deloitte.com/site/CanFre/conseil-d-administration-et-comites/conseil-d-administration/composition-et-inde/,
[2] Gouvernement du Canada, Chapitre 7 - L’organisation de votre société : Les administrateurs, [En ligne], http://www.ic.gc.ca/eic/site/cd-dgc.nsf/fra/cs04848.html, Consulté le 09 février 2014


[3] O’Callaghan and al. (1999), Corporate Governance in Canada, Blackwell Publishers Ltd, Vol. 7 No. 1, 100-101