Dans un précédent billet, il était question de la sous-représentation de la femme dans les postes de gestion des entreprises. En regard des avantages que confère une meilleure mixité aux postes décisionnels, les entreprises auraient beaucoup à gagner en augmentant le nombre de femmes dirigeantes. Par contre, une question importante demeure et la voici : À qui devrait appartenir la responsabilité de faire augmenter ce nombre de femmes et quelles mesures devraient être appliquées?
Selon moi, en 2014, il appartient aux entreprises et non plus au gouvernement d’intervenir pour essayer d’atteindre la parité homme-femme dans les postes de gestion. En effet, le gouvernement est déjà intervenu à l’aide de lois pour venir réduire beaucoup d’écarts dont étaient injustement victimes les femmes dans le monde du travail. Maintenant, je trouve qu’il est de la responsabilité des gestionnaires déjà en place dans les entreprises d’intervenir à ce niveau. En fait, ils sont les mieux placés pour mettre en place des mesures qui viendraient favoriser et aider les femmes à atteindre des postes de gestion. Les entreprises sont directement dans le cœur du problème et cela facilite leur compréhension des divers obstacles qui freinent l’avancement de la carrière des femmes. Selon moi, la caricature présentée ici montre bien le fait que les changements doivent provenir de l'organisation s'il l'on veut que les enjeux réels de ces changements soient bien compris. Par contre, je suis d'accord avec les auteures de la recherche "Où
sont les femmes dans la direction des organisations"[1] lorsqu'elles affirment que les programmes d’accès à l’égalité en emploi déjà instaurés dans des entreprises ne sont pas suffisants pour atteindre rapidement une parité homme-femme. Sans être des solutions parfaites à ce problème, voici quelques mesures qui pourraient être appliquées dans les organisations :
- Réévaluer la charge de travail des postes de direction et les exigences pour postuler à ces derniers pour augmenter les conditions de travail et permettre une meilleure conciliation travail-famille.
- Augmenter la transparence et le caractère équitable du processus de gestion des ressources humaines.
- Influencer la culture organisationnelle pour faire de l’équité en emploi une valeur importante pour l’organisation. Il serait donc important que l’entreprise montre qu’elle a un engagement clair et constant en l’équité homme-femme en emploi pour que cette dernière soit atteinte et respectée.
- Former tout le personnel de l’entreprise sur l’équité en emploi et responsabiliser les « gestionnaires quant à l’atteinte des objectifs d’équité » [2]
- Viser la création de réseaux de soutien. Des programmes de tutorat, de coaching et de mise en réseau [3], qui seraient accessibles autant aux hommes qu’aux femmes, pourraient être officialisés dans les entreprises. Ces programmes viendraient aider les candidats dans la gestion de leur carrière.
Pour conclure, il existe différentes mesures que les gestionnaires des entreprises peuvent mettre en application pour favoriser un nombre plus important de femmes aux postes de haute direction. Les entreprises possèdent le pouvoir d’agir et de changer les choses. Selon moi, il est de leur devoir d’intervenir maintenant. Dans une société prônant l’égalité homme-femme, il n’y a aucune raison justifiant le fait que les postes décisionnels ne se conjuguent qu’au masculin. Il est certain que presque toutes les mesures inscrites précédemment comportent des déboursés supplémentaires et des changements importants pour l’entreprise. On ne peut changer les mentalités et la culture d’une entreprise sans avoir recours à des mesures importantes. Par contre, les gestionnaires doivent voir cela comme un investissement important qui peut rapporter gros à long terme, car de nombreux avantages peuvent résulter d’une parité homme-femme à la tête des organisations.
[1] Hélène Lee-Gosselin et Hawo Ann, "Où
sont les femmes dans la direction des organisations?" Chaire Claire-Bonenfant Femmes, Savoirs et Sociétés, Université Laval, [En ligne]. http://www.fss.ulaval.ca/cms_recherche/upload/claire_bon/fichiers/f_doc_synthese_femmes.pdf (Page consultée le 11 février 2014)
[2] Ibid.
[3] (Janvier 2010), "Plus de femmes aux postes à responsabilité, Une clé de la croissance et de la stabilité économétrique, Commission Européenne", Direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’égalité des chances, [En ligne] europa.eu/social/BlobServlet?docId=4746&langId=fr (Page consultée le 11 février 2014)
[2] Ibid.