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En 2014, la gouvernance des entreprises restent toujours un sujet d'actualité. Dans ce blog, nous lançons quelques discussions pour éclairer ce grand sujet. Différents sous-sujets sont abordés comme la corruption, la place des femmes, la rémunération, son rôle dans les OSBL, etc. Nous apportons également des discussions sur le CA plus spécifiquement, notamment sur sa composition, le rôle de celui-ci et de ses membres et la participation dans les comités.

jeudi 13 février 2014

Comment remédier à la minorité de femmes parmi les postes de direction?

Dans un précédent  billet, il était question de la sous-représentation de la femme dans les postes de gestion des entreprises. En regard des avantages que confère une meilleure mixité aux postes décisionnels, les entreprises auraient beaucoup à gagner en augmentant le nombre de femmes dirigeantes. Par contre, une question importante demeure et la voici : À qui devrait appartenir la responsabilité de faire augmenter ce nombre de femmes et quelles mesures devraient être appliquées?

Selon moi, en 2014, il appartient aux entreprises et non plus au gouvernement d’intervenir pour essayer d’atteindre la parité homme-femme dans les postes de gestion. En effet, le gouvernement est déjà intervenu à l’aide de lois pour venir réduire beaucoup d’écarts dont étaient injustement victimes les femmes dans le monde du travail. Maintenant, je trouve qu’il est de la responsabilité des gestionnaires déjà en place dans les entreprises d’intervenir à ce niveau. En fait, ils sont les mieux placés pour mettre en place des mesures qui viendraient favoriser et aider les femmes à atteindre des postes de gestion. Les entreprises sont directement dans le cœur du problème et cela facilite leur compréhension des divers obstacles qui freinent l’avancement de la carrière des femmes. Selon moi, la caricature présentée ici montre bien le fait que les changements doivent provenir de l'organisation s'il l'on veut que les enjeux réels de ces changements soient bien compris. Par contre, je suis d'accord avec les auteures de la recherche "Où sont les femmes dans la direction des organisations"[1] lorsqu'elles affirment que les programmes d’accès à l’égalité en emploi déjà instaurés dans des entreprises ne sont pas suffisants pour atteindre rapidement une parité homme-femme. Sans être des solutions parfaites à ce problème, voici quelques mesures qui pourraient être appliquées dans les organisations :

  • Réévaluer la charge de travail des postes de direction et les exigences pour postuler à ces derniers pour augmenter les conditions de travail et permettre une meilleure conciliation travail-famille.
  • Augmenter la transparence et le caractère équitable du processus de gestion des ressources humaines.
  • Influencer la culture organisationnelle pour faire de l’équité en emploi une valeur importante pour l’organisation. Il serait donc important que l’entreprise montre qu’elle a un engagement clair et constant en l’équité homme-femme en emploi pour que cette dernière soit atteinte et respectée.
  • Former tout le personnel de l’entreprise sur l’équité en emploi et responsabiliser les « gestionnaires quant à l’atteinte des objectifs d’équité » [2]
  • Viser la création de réseaux de soutien. Des programmes de tutorat, de coaching et de mise en réseau [3], qui seraient accessibles autant aux hommes qu’aux femmes, pourraient être officialisés dans les entreprises. Ces programmes viendraient aider les candidats dans la gestion de leur carrière.

Pour conclure, il existe différentes mesures que les gestionnaires des entreprises peuvent mettre en application pour favoriser un nombre plus important de femmes aux postes de haute direction. Les entreprises possèdent le pouvoir d’agir  et de changer les choses. Selon moi, il est de leur devoir d’intervenir maintenant. Dans une société prônant l’égalité homme-femme, il n’y a aucune raison justifiant le fait que les postes décisionnels ne se conjuguent qu’au masculin. Il est certain que presque toutes les mesures inscrites précédemment comportent des déboursés supplémentaires et des changements importants pour l’entreprise. On ne peut changer les mentalités et la culture d’une entreprise sans avoir recours à des mesures importantes. Par contre, les gestionnaires doivent voir cela comme un investissement important qui peut rapporter gros à long terme, car de nombreux avantages peuvent résulter d’une parité homme-femme à la tête des organisations.


[1] Hélène Lee-Gosselin et Hawo Ann, "Où sont les femmes dans la direction des organisations?" Chaire Claire-Bonenfant Femmes, Savoirs et Sociétés, Université Laval, [En ligne]. http://www.fss.ulaval.ca/cms_recherche/upload/claire_bon/fichiers/f_doc_synthese_femmes.pdf  (Page consultée le 11 février 2014)
[2] Ibid.
[3] (Janvier 2010), "Plus de femmes aux postes à responsabilité, Une clé de la croissance et de la stabilité économétrique, Commission Européenne", Direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’égalité des chances, [En ligne] europa.eu/social/BlobServlet?docId=4746&langId=fr (Page consultée le 11 février 2014)

6 commentaires:

  1. Je suis d'accord avec toi sur beaucoup de point comme ce n'est plus un problème de lois, mais je suis pas certain que le problème est du côté des gestionnaires non plus, car la présence des femmes est remarquable de nos. Bien qu'on a pas de données chiffrant le nombre de femmes dans des postes de direction par rapport aux hommes, on ose croire que ce nombre augmente de jour en jour. Maintenant, comment selon nous, on aimerait analyser le problème. Premièrement, il faut mettre en évidence le système de recrutement. Car, le plus souvent à cause des besoins rapides ou les exigences des postes, les responsables ou les gestionnaires ont tendances à prioriser un homme en raison de la responsabilité de plusieurs facteurs tels que: le rôle de l'homme au foyer, la flexibilité de l'homme dans les heures de travail et aussi l'avance intellectuel que l'homme a parce que les parents autrefois n’encourageaient pas les femmes à faire des études très poussées. Je penses que l'équilibre se fera au fil du temps et surtout que dans beaucoup pays développés ce problème est de moins en moins perçu. Pensez-vous que les femmes devraient abandonner leur rôle au foyer pour remplir leurs fonctions telles exigées par les entreprises? Ce qui nous fait penser aux conséquences que ça pourrait avoir sur les générations à venir. Pour moi, je penses que le problème est à ce niveau car on devrait trouver un équilibre au foyer. C'est important, le changement de mentalité pour permettre aux hommes d'être plus flexible aux femmes ayant des fonctions importantes dans une entreprise. Alors, je me demande combien de vous accepterait que leur femme a un plus grand poste ou apporte plus d'argent au foyer?

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    1. Je suis d'accord avec vous lorsque vous dites que l'équilibre se fera au fil du temps, par contre, la vrai question à opposer à cela est quand? Si on laisse les choses aller sans intervenir, cela risque de prendre beaucoup d'année avant d'atteindre cet équilibre. Par contre, si on commence à agir maintenant, on peut faire en sorte de changer les choses plus rapidement. Pour répondre à votre question, cela ne fait aucune différence pour moi que ce soit l'homme ou la femme du couple qui rapporte plus d'argents à la maison ou qui a un poste plus élevé. Si sa femme rapporte plus d'argents et atteint un poste de direction dans son organisation, il faut en être fier et non se dire qu'il faut l'accepter.

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  2. Bonjour et merci pour cet article qui traite très bien un enjeu majeur de nos sociétés.

    J’aimerai développer et échanger avec vous sur un point de l’article.
    Je ressens toujours une gène à l’idée « d’objectifs d’équité ». Je pense que cela peut avoir pour effet de nuire aux personnes que c’est censé aider. En effet, si une entreprise se fixe d’avoir une proportion de 50% de femmes à un niveau de l’entreprise, là où auparavant la mixité était moins représentée, il y’a un risque que la légitimité des femmes accédant à ces postes soient mal perçue. L’image qu’il peut en ressortir étant que le critère de sélection a été avant tout le sexe des candidats et non les compétences.

    Je suis d’accord que nos sociétés sont encore pleines de préjugés dont il est temps de se débarrasser. A ce titre, l’entreprise a un rôle à jouer. Une étude de Diverseo menée en France révèle que si 69 % des individus considèrent que les hommes et les femmes sont d'aussi bons dirigeants ; à l'inverse, 55 % des personnes sondées accorderaient davantage leur confiance à un homme plutôt qu'à une femme, même si l'homme leur est inconnu, alors que la femme a déjà fait ses preuves. (1) Il est certain que l’entreprise doit lutter contre ces préjugés à travers la culture d’entreprise, ses politiques de Ressources Humaines, etc. D’ailleurs je m’interroge, à votre avis quel est le rôle du comptable en management sur ces enjeux ?

    Il est certain que le changement est en marche et que la situation évolue. Pour preuve, l’étude menée par Catalyst (2) qui montre que le pourcentage de sièges au conseils d’administration des entreprises du Fortune 500 tenus par des femmes est passé de 9.6% en 1995 à 16.9% en 2013. Les changements de mentalités et de paradigmes sont souvent longs, surtout à l’échelle d’une société entière. Mais je ne doute pas que les choses continuent à s’améliorer dans les années à venir.


    (1)http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/10/09/l-ascension-des-femmes-a-des-postes-de-dirigeantes-reste-difficile_1772236_3234.html

    (2) Catalyst. Quick Take: Statistical Overview of Women in the Workplace. New York: Catalyst, December 10, 2013
    http://www.catalyst.org/knowledge/statistical-overview-women-workplace

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    1. Il peut être vrai que le fait de fixer des objectifs de proportion concernant le nombre de femmes à des postes de direction pourrait un peu modifier l'image rendue. Par contre, je ne crois pas vraiment que cela irait jusqu'à leur nuire. Implicitement, il y a déjà des inégalités concernant la sélection des postes. Comme peuvent le montrer vos statistiques, les hommes vont avoir tendance à être plus souvent engagés que les femmes, car on leur fait moins confiance. Donc, on ne ferait qu'ajouter explicitement des critères de sélection qui vont pouvoir aider les femmes, comparativement à des critères de sélection implicites (mais que l'on est quand même conscient) qui favorisaient les hommes. Pour les comptables de management, je trouve qu'il est important d'être conscientisé sur ces enjeux et de savoir qu'il y a des moyens d'améliorer la situation. Les comptables de management peuvent atteindre différents postes dans une organisation et parfois, ils peuvent avoir des postes décisionnels importants. Sinon, ils peuvent aussi avoir des postes influent où leurs conseils sont écoutés.

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  3. Bon sujet d'actualité. Je suis en accord avec vous quand vous dites que l'impulsion doit venir des entreprises. Les mesures proposées, si elles avaient été imposées par le gouvernement aurait été un frein à l'accès aux femmes à ces postes. En effet, imposer d'autres discriminations (même perçues comme positives) n'est pas la solution. Comme dit dans les commentaires le changement doit d'abord se faire dans les mentalités pour pouvoir s'appliquer dans la pratique, et c'est notre génération qui a un rôle majeur à jouer là dedans. Et peut-être que dans 30 ans, nous réaliserons à quel point nous étions en retard en matière de parité aujourd'hui.

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    1. Il est vrai qu'il faut un changement de mentalité pour arriver à modifier une situation comme celle des femmes aux postes de haute direction. Comme vous le dites, notre génération a vraiment un rôle important à jouer dans ce changement.

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